Laputa, le Château dans le Ciel

11 août 2007

Laputa, le Château dans le Ciel

Le film que je n'avais pas encore vu et j'ai vraiment adoré !!!!!!

Après Nausicaä dans la Vallée du Vent, Hayao Miyazaki et son ami producteur Isao Takahata fondèrent le désormais mythique et respecté Studio Ghibli. Dans la foulée, ils lancèrent un nouveau projet de film, Laputa, Le Château dans le Ciel (prononcez « Lapyuta »). Tiré d'un scénario de Miyazaki lui-même, s'inspirant néanmoins des Voyages de Gulliver et de diverses mythologies issues du monde entier (pratique récurrente chez Miyazaki), ce film conféra à son auteur les honneurs les plus grands, en raison de sa perfection créative et surtout de sa vertigineuse profondeur.

Laputa, c'est le rêve insensé de tout être humain : une île flottante dans les cieux, jadis habitée par une race supérieure en technologie, en intelligence, et aussi en coeur. Laputa, c'est l'Eldorado du monde pour Pazu, et à plus forte raison depuis que son père a aperçu l'île de Laputa de ses propres yeux. Depuis lors, le ciel est plus que jamais objet de conquête. C'est alors que l'histoire se focalise sur une jeune fille, Shiita, prise dans une situation plus désespérée que jamais, entre une organisation gouvernementale (disposant d'une milice) la retenant captive et un groupe de pirates de l'air qui tente à tout prix de l'enlever. C'est alors qu'elle réussit à s'échapper et rencontre Pazu, jeune garçon orphelin vivant dans une communauté de mineurs. Laputa deviendra vite leur principal objectif, pour découvrir le secret de la famille de Shiita et pour échapper une fois pour toutes à leurs poursuivants.

Laputa, telle que la voit Miyazaki, est une île flottante, ultra
perfectionnée, mais où la nature prédomine autour d'un arbre central, rappelant le fameux Ygdrassil (provenant de la mythologie nordique), très souvent évoqué dans des jeux de rôle tel que Zelda ou Breath of Fire. Et c'est là toute la profondeur du film : dans le rapport entre la vie sur terre (dite « normale ») et celle sur l'île, véritable lieu fantasmagorique. Ainsi, Miyazaki développe, comme jadis dans Nausicaa et plus tard dans d'autres films, le thème de l'envol. Les engins les plus perfectionnés du monde des Humains sont leurs machines volantes, avec comme but la conquête, voire la destruction. A l'inverse, Laputa possède une technologie incroyablement plus développée, mais à vocation pourtant pacifique. Les robots de Laputa, immenses, marchant lentement en se basculant de gauche à droite, ne sont pas dotés d'intelligence, mais juste d'instincts. Cela se traduit bien évidemment par le respect le plus profond de la nature, mais aussi par la défense des lieux sacrés contre la bêtise et la violence.

Laputa est un film possédant toute les qualités d'une grande oeuvre. L'aventure est prenante, l'action est parfaitement construite, et plus que ça encore, l'humour est omniprésent, bien plus que dans les autres films de Miyazaki, avec des scènes burlesques à souhait, comme celle ayant lieu à bord du vaisseau des pirates, où ces derniers se transforment en véritables petites fées du logis, dans le seul but de rester avec Shiita ! A l'opposé, les scènes les plus émouvantes forment un ensemble très cohérent, parfois même troublant. L'image même des derniers habitants de Laputa (des robots), dont l'un entre eux (le dernier survivant) tend une fleur à Shiita et à Pazu dans le cimetière au pied de l'arbre géant, est littéralement envoûtante, enivrante, se voulant presque donner une leçon à l'espèce humaine.

Il n'en reste pas moins que Laputa est un formidable film pour enfants, avec des scènes de poursuites rappelant le dessin-animé Sherlock Homes , réalisé par le même Miyazaki quelques années plus tôt. Une grande et belle réussite, drôle, prompte à l'aventure, au divertissement familial, et surtout, à la réflexion, comme toujours chez Miyazaki.